Voix de Fukushima Vol.10 Rev. Akira SATO

Regardez la vidéo :

C’était l’emplacement de notre église. Maintenant, plus personne n’y habite.
Puis vous avez un témoignage des enfants de l’église. Ils sont en première année de scolarité.
Puis un détecteur de radioactivité.
Puis une rangée de cerisiers en fleurs près de l’endroit où je vivais.
Cette zone est maintenant une zone où les gens doivent porter des vêtements de protection si on veut y entrer.
Pendant la journée, vous pouvez aller et venir, mais vous n’êtes pas autorisé à y rester.
Puis vous avez une zone de « résidence restreinte », vous êtes autorisés à aller et venir pendant la journée, mais vous n’êtes pas autorisés à y passer la nuit. La zone est signalée comme zone où vous pourriez revenir, à la levée de l’ordre d’évacuation. Là encore, vous devez porter des vêtements de protection pour entrer dans cette zone.

C’est la fin de la vidéo.

L’Église au cœur du tremblement de terre.

Voici donc une photo de notre église. Notre église a été construite par un missionnaire venu d’Amérique à l’âge de 25 ans. Il a construit cette église en pleine campagne, entourée de champs. Le pasteur a eu des débuts difficiles. C’était un village de migrants à l’époque. Par la suite donc, je suis venu et j’ai construit une autre eglise, près de tombes de “vieux chrétiens”, elle s’appelait “Arche de Noe”, le tsunami l’a détruite. C’était une petite mais très belle chapelle. Toutes les églises ont été fermées par la suite. Les personnes figurant sur cette photo ont été dispersées dans tout le pays.
L’intérieur de l’église était jonché de débris comme cette photo le montre, les vieilles maisons situées à cote de l’église ont été aussi détruites, en un instant. La ville située au bord de la mer a été egalement détruite par le tsunami. Le lendemain, ceux qui ne pouvaient pas prendre le bus, ont été pris en charge par les camions de l’armée et emmenés dans un endroit sur, dans la montagne. Les deux personnes à droite au premier plan de la photo sont des chrétiens. Et quand nous sommes arrivés au sommet de la montagne, on s’est aperçu qu’il n’y avait pas de toilettes, très peu de couvertures, alors que dehors, il neigeait.
Cinquante ou soixante d’entre nous se sont répartis en dix voitures, nous avons franchi le col pour atteindre Aizu ou nous avons passé deux nuits. Puis nous sommes allés a Yonezawa, la tempête de neige faisait rage.Bien que nous étions en mars, la neige avait bien un mètre de haut.Pendant les deux premières semaines, nous avons surtout mangé des conserves.
Voyant que cela ne pouvait pas durer, nous avons déménagé à Tokyo, nous y avons trouve un camp de fortune, attenant a une eglise. A bout d’un an, nous avons de nouveau déménagé pour Iwaki, ville située au sud de Fukushima. C’est comme si nous avions fait 700 kilométrés autour du Mont Sinaï, au temps de Moise dans l’ancien testament. Voyage étrange pour nous tous, des enfants aux personnes âgées. D’autres chrétiens ont déménagé à Gunma, Niigata, Saitama, etc.
Moi et d’autres chrétiens, nous nous sommes retrouvés par petits groupes, on tremblait de partout dans notre coeur comme dans notre corps.Puis finalement je me suis retrouvé pour un an, a vivre dans un camp, fait de baraques à Tokyo, sous la responsabilité d’un missionnaire allemand.

Comme l’ont rapporté les médias, les enfants de Fukushima ont été victimes de discrimination. A Tokyo, nous étions mal vu, comme venant de Fukushima, et donc suspects de contamination. Il a fallu encore partir et déménager. Nous avons prié et prié tous les jours. En juillet de cette année-là, j’ai pris la décision de retourner à Fukushima et de dire au revoir, les larmes aux yeux. Un an après le tremblement de terre, nous avons construit El Shalom, une maison pour personnes âgées, ces personnes ont vécu en communauté. L’année suivante, on a décidé de construire une église. Nous l’avons construite en forme de deux ailes d’oiseau, tournées vers notre pays natal. Aujourd’hui, la communauté locale s’y réunit elle est grand réconfort pour tous.
Juste au-delà des montagnes sur cette photo, vous voyez notre vieille ville natale, elle est comme en sommeil.
De nouveau, regardez le documentaire, réalisé et diffusé un an après la catastrophe, par la télévision locale.
(Voici la vidéo.) Merci de votre patience.